Des vers à soie dans l'Auxois

Plusieurs sentiers d'EVAuxois traversent Verrey-sous-Salmaise et passent devant une ancienne magnanerie. Quand on parle d'élevage de vers à soie, on pense d'abord au sud. Mais non, dans l'Auxois aussi on a essayé d'élever les bombyx. Une commission s'est même penchée sur la question en 1830 et son rapport "sur les établissements d'éducation des vers à soie" nous apporte quelques lumières.

Pour les curieux, voir le rapport en entier



La production de soie étant d'un bon rapport, l'Europe se lance dans l'élevage de vers à soie. Des pépinières de muriers sont plantées; celle de Dijon, créée avec les conseils d'un jardinier venu du Languedoc, compte 6 000 arbres en 1754. On signale d'autres plantations à Fromenteau, Saint Seine, Bligny-le-Sec.... Parallèlement, on "éduque" des vers à soie.

A Verrey, en 1824, les frères Marlio se lancent. En 1830, ils possèdent 38 000 pieds de mûriers. En 1829 débute l'élevage de vers à soie. Ils construisent un local bien chauffé et très ventilé, afin de maintenir une température et une hygrométrie constantes et de fournir la quantité d'oxygène nécessaire au ver.

Les vers sont installés sur des étagères et nourris de feuilles de mûrier. Les chenilles filent leur cocon, on récolte la soie. Ça marche: dès la première année, ils produisent 223 livres de soie de première qualité. Une commission de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon se déplace et leur accorde une médaille d'or.

Cette prospérité va brusquement s'écrouler au milieu du XIXe siècle par suite d'épidémies du ver. L'invention des fibres artificielles achèvera la belle aventure de la soie française.

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